Loïc Isliker – Faces Cachées

Loïc Isliker et son coéquipier Paul de Groot terminent la deuxième saison de Hidden Faces avec deux épisodes sur de nouvelles lignes en Islande.

Les deux amis proposent dans ces derniers épisodes une rare démonstration de ski de pente et de créativité. Nous avons rencontré le crow néerlandais Loïc Isliker pour qu’il nous en dise plus sur la fin de cette deuxième saison et sur le futur de Hidden Faces.

Blackcrows : Qui es-tu Loïc ? D’où viens-tu et comment as-tu rencontré blackcrows ?

Loïc Isliker : J’ai 24 ans et je suis un skieur et réalisateur originaire des Pays-Bas. Je vis l’été à Amsterdam et l’hiver à Verbier, car mon père est suisse et c’est notre destination hivernale depuis que j’ai 3 ans. J’ai très tôt été accro au ski, surtout pour ce qui est des sauts et des figures. Quand GoPro a sorti sa première caméra, j’ai commencé à faire des montages et ça a évolué jusqu’à ce que j’en arrive à skier et filmer tout l’hiver.

« J’ai toujours adoré le design des skis blackcrows, et quand j’ai appris en 2018 que le distributeur néerlandais cherchait un rider, j’ai tout de suite envoyé un email. »

Blackcrows: Peux tu nous résumer ce qu’est « Hidden Faces », et comment ça a commencé ?

Loïc Isliker: Hidden Faces c’est une série sur YouTube où Paul de Groot et moi même montrons notre façon de skier en freeride. Dans chaque épisode, on se concentre sur un lieu en particulier, un sommet ou un couloir.

Le but bien sûr c’est de monter et skier la face, mais le plus important pour nous c’est de montrer comment, des choses qu’on ne voit pas forcément d’habitude, comme la planification, les aspects sécuritaires, les processus de décision, les missions ratées, bref tout ce qui se passe dans la réalité de ce type de pratique.

J’ai rencontré Paul en 2014 a un événement de ski hollandais, et vu qu’il n’y a pas tant de freeriders que ça dans notre pays, on a tout de suite établi des liens très forts. On a chacun nos compétences et nos spécialités. Paul est super fort pour trouver des lignes et organiser des trips, en fait c’est son boulot principal, il organise des trip en héliski et des expériences freeride tout autour du monde. Pour ma part, j’ai fait une école de cinéma, donc je suis celui qui fait les montages et qui filme aussi le plus.

Mais au final c’est un travail d’équipe et on fait tous les deux un peu tout.

« Echouer ou faire demi-tour ça fait partie du ski freeride et cela devrait être montré davantage. »

Blackcrows : Que se passe t’il dans les derniers épisodes ?

Loïc Isliker : Dans l’épisode 9, nous voulions skier un beau couloir derrière la station d’Ovronnaz. On ne savait pas trop comment se rendre à l’entrée du couloir, alors on a décidé de prendre un raccourci assez intéressant, qui s’est avéré être très mauvaise une idée car ça nous a fait grimper sur une arête vraiment sketchy. Nous avons fait demi-tour et avons rejoint l’approche normale (plus longue).

En arrivant au sommet du couloir, nous avons d’abord été vérifier avec le drone s’il y avait assez de neige. Ce n’était finalement pas le cas et nous avons dû faire demi-tour une deuxième fois.
Cette journée n’a pas été une réussite et nous n’avons pas skié notre objectif, mais c’est aussi ce que nous voulons montrer dans Hidden Faces. Échouer ou faire demi-tour ça fait partie du ski freeride et cela devrait être montré davantage.

Blackcrows : Tu peux donner de détails sur les 2 couloirs du 10ème épisode ? Comment seraient-ils « classés » dans votre liste de « faces cachées »?

Loïc Isliker : Ces deux couloirs sont peut-être les lignes les plus esthétiques que j’ai jamais skiées. Ils s’appellent Bessahlaðagil et commencent à seulement 260m d’altitude, avec une entrée à 1200m qui envoie direct dans les 55° au plus raide. On a vu ces lignes le premier jour du voyage et on les a skiées le jour suivant, ce qui fait que cet épisode mon préféré jusqu’à présent.
Je mettrais ensuite l’épisode 2, j’aime cette ligne parce que c’est un couloir vraiment caché. C’est une profonde fissure et le seul moyen d’y accéder est de faire un rappel de 50 mètres, ce qui est à mon avis toujours très amusant. Skier entre ces deux murs massifs était vraiment spécial.
Ensuite, l’épisode 4 est l’un de mes préférés car nous avons skié des spines en Suisse pour la première fois. Nous avions très peu d’attentes concernant les conditions de neige, et il s’est avéré que nous étions là pile au bon moment. Cette journée sur la face « Bel Oiseau » nous a procuré beaucoup de bonheur, et en plus c’est vraiment tout proche du QG de Blackcrows à Chamonix.

Blackcrows : il semble que l’on puisse faire des images de qualité de nos jours avec très peu de matériel. Est-ce que cela signifie qu’il faut beaucoup de planification à l’avance ou est-ce que vous faites ça de manière assez libre et improvisée en fonction de ce qui se passe sur place ?

Loïc Isliker : Nous filmons tout avec des GoPro et un drone. Nous avons deux télécommandes pour ce dernier, ce qui permet de gagner du poids et filmer plus efficacement. Comme nous ne sommes que deux et que nous filmons tout nous-mêmes, nous voulons avoir la configuration de prise de vue la plus simple et la plus rapide possible. Nous improvisons la plupart du temps pendant une journée de tournage : nous filmons tout ce qui se passe, et à la fin je fais le montage pour voir quelle histoire on peut en tirer. La plupart du temps, c’est très simple, car le but est de montrer tout ce que nous faisons.

Blackcrows : Il y a eu 6 épisodes pour la saison 1, et 5 cet hiver pour la deuxième saison, qu’allez vous faire dans le futur ?

Loïc Isliker : Nous allons sortir un épisode spécial, proche du court-métrage comme « Teeth » l’an dernier, que nous sortirons au début de l’année prochaine ou cet automne. La saison prochaine, nous devrions continuer et essayer de faire mieux. Nous nous amusons tellement en réalisant ces épisodes, et cela nous pousse à partir à chaque fois pour des aventures incroyables dans les montagnes.

par @mathieuros

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