Péninsule de Kola : le ski au bout du monde

Trois skieurs sont partis explorer les potentiels autour de la petite ville de Kirovsk, au cœur de la péninsule de Kola. Guillaume Harleaux revient sur ses premières impressions de cet extrême nord-ouest de la Russie, passant du scepticisme à une bienveillante curiosité.

Yves Thollon

Il y a peu d’endroits inexplorés sur notre terre, peu d’endroits oubliés du temps. C’est pourtant vers un de ces lieux, un lieu répondant au doux nom de Kola que nous sommes partis cet hiver avec Fabrice Dompnier et Bertrand Clair. Une péninsule située au sud de Mourmansk et au nord du monde où s’étendent les montagnes de Khibiny.

Yves Thollon

Difficile de trouver de l’information sur le ski dans la péninsule de Kola. La cartographie en ligne atteste qu’un massif existe bien au sud de Mourmansk, celui des Khibiny (montagnes plates en Finnois), des montagnes sans pointes ni dents, juste des plateaux comme si elles avaient été nivelées au laser. Une étrangeté géologique qui aiguise notre curiosité. Fort heureusement, car l’arrivée à l’aéroport de Mourmansk sous la pluie, puis les deux heures de taxi jusqu’à Kirovsk, nous interroge sur ce que nous sommes venus faire dans cette galère. Plus on avance, plus on a envie de faire demi-tour. Des forêts de pylônes électriques entourées d’usines et de mines à ciel ouvert nous accueillent dans une nature qui peine à retrouver sa place.

Yves Thollon

Ce n’est que deux jours plus tard, la pluie et le brouillard disparus que l’on a pu se rendre compte du potentiel des lieux. Un paradis du freestyle urbain, mais aussi un beau potentiel de rando avec des couloirs (plus ou moins naturels) frisant les 1 000 m de dénivelé. Heureusement, car l’austérité des lieux fait froid dans le dos. Pourtant, sous leur froideur apparente, les Russes sont pour la plupart très sympas et prêts à vous rendre service avec plaisir. L’architecture y est sans doute pour quelque chose. C’est grand, gris, carré… Même la neige est grise au printemps. On aurait peut-être dû décaler notre voyage d’une quinzaine de jours. Je pense qu’en plein hiver, le paysage doit être tout autre, et on aurait peut-être eu la chance d’observer des aurores boréales.

Yves Thollon

Finalement, ces couloirs façonnés à grands coups de dynamite font notre bonheur pour la semaine, et même en ce début mai, on trouve de la bonne neige à skier. L’an passé, la station de ski de Kirovsk (Big Wood) a fermé au mois de juillet, ça en dit long sur les conditions météo dans le coin.

Yves Thollon
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