Le quotidien très ordinaire d’un skieur du piedmont pyrénéen

Si le ski appartenait à ceux qui se lèvent tôt, les skieurs du piedmont pyrénéen ne laisseraient guère de traces. Avec une altitude réduite et des tempêtes de neige soudaines, c’est une zone où il faut avoir le nez à la fenêtre et les mains sur les planches. Alors, en quelques enjambées, on peut s’échapper de la civilisation et pénétrer un lieu extraordinaire où les courbes se dessinent sur un horizon sans limite et où les lumières de l’aube et du crépuscules éclairent des sessions magnifiques. Peio Gaillard nous ouvre les portes de ce pays de cocagne qui nourri son quotidien.

Chaque skieur possède un terrain de jeu favori, un jardin secret où il aime particulièrement flâner… Pour moi, il ne s’agit pas forcément de chasser les plus belles faces ou les itinéraires les plus techniques du massif, mais plutôt de poser mes skis là où mon regard se porte au quotidien. À cet égard, les premiers contreforts des Pyrénées forment mon terrain de jeu favori…

Peio Gaillard

Des vallons exposés au nord qui depuis ma fenêtre ont nourri mon imaginaire de gamin. Pas toujours très accessibles, ils peuvent réserver de belles surprises. Le Piémont… Certains considéreront ces spots comme délaissés du fait de leur proximité avec la plaine ou de leur altitude modeste, ils sont pourtant mes spots favoris. Le plaisir de rider au dessus de la plaine, dans des vallons le plus souvent vierges et que l’on a l’habitude de parcourir tout au long de l’année, que ce soit à vélo ou à pieds afin de rendre visite aux copains en estive avec leurs brebis, ou encore à skis. À tout cela s’ajoute la quête de la bonne neige, celle qui saura rester bien froide à l’ombre des premiers contreforts.

Peio Gaillard

La matinale ! Tout un concept… Le plaisir de partir avec les copains de nuit. Le plaisir de mettre les peaux avant le levé de soleil, de cheminer tranquillement avec, comme seul bruit, le crissement de la neige fraiche. Le plaisir de partager un bon run avant de redescendre pour entamer une journée de boulot. Il existe des bonheurs simples, celui là tient une place particulière dans mon style de vie… Le concept de la matinale pyrénéenne se décline également en nocturne, quand, après le boulot, nous filons sur les crêtes partager une soupe avant de redescendre vers un lit chaud… Il existe un point commun à ce type de petit plaisir : celui de « ressentir » pleinement la montagne. Au lever et au coucher du jour, elle est encore silencieuse. Le froid semble figer les éléments et un sentiment assez étrange m’envahit… Celui d’être au bon endroit au bon moment. Ces instants précieux sont d’autant plus jouissifs qu’ils sont partagés avec les bonnes personnes.

Peio Gaillard

Depuis quelques années, j’essaye de privilégier l’exploration de tous ces spots de proximité. Malgré des hivers capricieux, en suivant patiemment l’évolution des conditions nivologiques, j’arrive à tirer mon épingle du jeu en sautant sur ces occasions qui donnent généralement de très belles journées… Rien de cela ne serait possible sans une bonne bande de copains pour qui le plaisir d’évoluer en montagne s’apparente à une idée fixe. Un jour de poudre, en semaine ou en week-end, il y aura toujours un pote avec qui partager des traces. Ce mode de vie ne fera sans doute pas de nous les mecs les plus riches du monde, mais pas non plus les plus malheureux.

Peio Gaillard

Bienvenue dans le petit monde des Pyrénéens, de leurs petites montagnes et de leur grands champs de poudre ! Si par un matin d’hiver, vous passez à proximité lorsque le soleil se lève et que les premiers contreforts paraissent bien plâtrés, ayez une pensée pour nous, nous ne serons sûrement pas au bureau mais plutôt sur les peaux… Le fameux « travailler moins pour skier plus » prend ici tout son sens, pourvu que ça dure !

Retrouvez Peio et sa bande de potes sur : https://www.timuzapata.com/

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