Wyoming for ever

Bruno et Layla nous entraînent dans le deuxième volet de leur escapade États-Unienne. Après la visite des “shops”, l’heure est au ski sauvage avec les potes du Wyoming et du Montana.

Jackson Hole, le « petit Chamonix » du ski libre sauce américaine, même si le prix du forfait et les baraques de millionnaire qui jouxtent l’imposant téléphérique laissent songeur. Être skibum ici n’est certes pas un statut social envié mais sûrement respecté. Et si, comme dans de nombreux sites d’exceptions, l’avenir de la station semble s’orienter vers le tourisme de luxe, il n’en demeure pas moins qu’une véritable communauté de passionnés continue à prendre d’assaut les premières bennes et à s’octroyer l’ouverture des couloirs et des belles pentes.

Impossible d’ignorer ici la Jackson Air Force et le mythe que ce gang de skieurs continue de véhiculer depuis une trentaine d’années sous l’influence de skieurs comme Doug Coombs. Devenir membre du club demeure une reconnaissance de la passion et de l’engagement dans le ski. Malachi qui fut notre hôte durant notre passage là-bas me confia qu’il avait pleuré quand les anciens lui avaient remis les écussons du gang… C’est infiniment agréable de partager quelques descentes voir quelques journées avec des locaux qui sont fiers et heureux de vous faire visiter leur domaine.

Layla Kerley

Pour tous les deux, ce voyage est vraiment étonnant. Nous découvrons un pays où l’espace et les paysages vous secouent au point de vous serrer la gorge et de vous entraîner vers une irrésistible mélancolie. Un pays jeune et très conservateur où il vaut mieux suivre les règles du jeu en station comme ailleurs mais où la montagne et les grands espaces demeurent des îlots de liberté.

De belles rencontres aussi et la découverte d’une galerie de personnages au caractère bien trempé. Des personnes qui croient en ce qu’ils font ou représentent. Un truc très américain où l’on est fier de son statut social et de son travail, même si celui-ci est modeste. Comme mon pote Brenden qui a choisi d’être ski patrol (pisteur, NDLR) à Jackson pour vivre son rêve de skieur. Où ce skiman avec sa dégaine de vétéran – bandana, cheveux longs, moustache, tatouages bleu délavé sur des avant-bras noueux comme de vielles racines et un tablier usé jusqu’à la corne – et qui bossait l’enfoncement et la découpe d’un empiècement délicat sur une vielle paire de ski parce que son propriétaire les adore et ne peut plus retrouver ce modèle.

Malachi Artice

Nous avons aussi eu le plaisir de retrouver Rob avec qui nous avions skié un beau Cosmique en début d’hiver et qui nous a ouvert les portes de chez lui et de sa station de Big Sky dans le Montana.

Arrivés dans l’Utah, les conditions de ski se sont dégradées. Les températures printanières, la neige qui colle et les prix des forfaits nous ont incités à donner une autre orientation à notre voyage en suivant une des plus belles routes du monde, le trip dont tu rêves quand tu lis Sur la route de Jack Kerouac…

À suivre.

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